Si vous n’avez jamais entendu le terme de “lixiviat”, c’est probablement parce que vous n’êtes pas familier avec le traitement des eaux usées. Ces eaux polluées qui résultent de l’infiltration des précipitations à travers les déchets enfouis posent en effet des défis considérables aujourd’hui que les professionnels du secteur ne peuvent ignorer. Dans cet article, nous allons voir dans un premier temps à quoi correspondent concrètement les lixiviats puis nous discuterons sur les méthodes modernes employées pour leur traitement.
Que sont les lixiviats ?
Souvent appelés « jus de décharge », les lixiviats sont des eaux qui percolent à travers les couches de déchets accumulés dans les décharges. On comprend alors qu’elles sont chargées en polluants très divers en fonction du type de déchets, ce qui est assez problématique. Voici les composants que l’on peut trouver dans ces eaux polluées :
- Des matières organiques (alcools, acides, composés aromatiques…).
- Des matières inorganiques (sulfates, chlorures, ions calcium…).
- Des nutriments (azote et phosphore principalement).
- Pathogènes (bactéries, virus…).
- D’autres composants à l’instar des détergents et des produits pharmaceutiques.
À cause de cette grande complexité, on est obligé de traiter les lixiviats en utilisant des méthodes de pointe. Voyons dès à présent celles qui prévalent en 2024.
Les traitements disponibles pour les lixiviats
L’osmose inverse
L’osmose inverse est particulièrement utilisée pour éliminer les solutés dissous, ce qui comprend les métaux lourds et certains types de matières organiques. Avec un système de filtration qui se veut très fin, on ne laisse passer que les molécules d’eau. Pour le traitement des lixiviats, il s’agit ainsi d’une solution très intéressante qui permet d’éliminer approximativement 99% des polluants. De plus, elle est loin d’être compliquée à mettre en place, d’où sa généralisation sur le sol français.
Cette technique nécessite cependant un investissement initial important et une gestion rigoureuse des membranes qui doivent être remplacées de façon périodique.
La filtration sur charbons actifs
Le charbon actif est principalement utilisé pour absorber les contaminants organiques. On ne peut cependant pas l’utiliser pour tout et n’importe quoi et le groupe Nestlé a d’ailleurs été rappelé à l’ordre à ce sujet pour avoir utilisé des filtres au charbon actif pour le traitement de ses eaux minérales. Toutefois pour les lixiviats, ce problème ne se rencontre pas puisque l’eau filtrée n’est évidemment pas destinée à la consommation.
Retenez tout de même que l’on peut aussi utiliser les filtres au charbon actif pour le traitement des contaminants inorganiques à l’instar des métaux lourds.
L’évaporation sous vide
L’évaporation sous vide est une méthode novatrice de traitement des eaux usées (y compris les lixiviats). Celle-ci se distingue notamment par son efficacité et sa capacité à réduire significativement la demande chimique en oxygène (DCO) des eaux. Cette technique est particulièrement appréciée pour ses bénéfices écologiques, notamment le recyclage de l’eau et la concentration des déchets liquides. En outre, elle offre la possibilité de récupérer des matières premières.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’eau est portée à ébullition à des températures assez basses (entre 35 et 38 degrés Celsius), d’où le fait que l’évaporation sous vide soit économe en énergie. Néanmoins, cette technique de traitement est relativement onéreuse, ce qui nécessite des finances solides pour les entreprises qui l’exploitent.