En France et plus globalement en Europe, la production de blé tendre possède une grande importance d’un point de vue alimentaire. En 2017, on l’estimait dans l’hexagone à plus de 37 millions de tonnes, ce qui place notre pays à la deuxième place mondiale après la Russie. Comme la moitié de la production est destinée à l’exportation, on comprend aussi qu’il y a des enjeux économiques derrière. Dans cet article, on fait ainsi le point ensemble sur les principales tendances de 2024 concernant le marché du blé tendre.

Une hausse provoquée par les impacts du dérèglement climatique

Si on s’intéresse au cours du blé tendre, on peut remarquer une hausse loin d’être négligeable depuis début mars. On est ainsi passé de 180 euros la tonne le premier mars à près de 260 euros la tonne le 28 mai. Évidemment, il existe plusieurs facteurs expliquant cette hausse, mais celui qui est principalement pointé du doigt concerne le changement climatique.

Pour rappel, la fin de l’année 2023 a été plus que compliquée en France avec des inondations à répétition dans le nord-est. Et qui dit champs inondés dit blé qui finit par pourrir, d’où une baisse significative des rendements pour 2024. Mais ce n’est pas tout : la sécheresse en Russie qui dure depuis plusieurs mois déjà a aussi contribué à faire monter davantage les prix du blé. Récemment, la région de Rostov a d’ailleurs déclaré l’état d’urgence en raison de cette sécheresse. 

Si cette situation venait à perdurer, les conséquences pourraient être dramatiques étant donné que la Russie est le premier producteur de blé tendre.

Une augmentation de la demande mondiale

Nous sommes de plus en plus nombreux sur Terre, c’est un constat implacable. La population mondiale a ainsi passé le cap des 8 milliards en fin 2022 et on devrait dépasser les 9 milliards dans les alentours de 2037 selon l’ONU. Il est donc plutôt logique que la demande en blé tendre augmente en conséquence puisque c’est cette variété de blé que l’on utilise pour fabriquer le pain.

Notons que l’augmentation de la demande est en particulier notable dans les pays asiatiques et africains où le blé est de plus en plus utilisé au quotidien. Heureusement, il existe d’autres céréales comme le maïs qui attirent les pays en voie de développement.

Une agriculture biologique qui peine à s’imposer

Lorsqu’on mentionne la culture du blé, il est difficile de ne pas penser aux conséquences environnementales directes. De nos jours, on est toujours contraint d’utiliser des engrais chimiques et pesticides pour arriver à des rendements acceptables. Et comme la demande mondiale est en hausse comme nous venons de le souligner, il est compliqué de revenir en arrière.

Si l’agriculture biologique se veut plus saine pour l’environnement et la santé, elle est difficilement compatible avec la volonté d’atteindre de hauts rendements. On peut néanmoins espérer que des évolutions technologiques vont permettre d’améliorer ce constat. Car à l’heure actuelle, c’est une perte de près de 30% des rendements qui se produit lorsqu’un agriculteur décide de passer à l’agriculture biologique sur une même surface.